Ceslaw Bojarski, le plus grand faussaire du 20ème siècle ?

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Qui était Ceslaw Bojarski :

Ceslaw Bojarski, de son nom complet Czesław Jan Bojarski, est une figure emblématique de la contrefaçon de billets en France au XXᵉ siècle. Né en Pologne le 15 octobre 1912 à Lancut et décédé en 2003 en Isère, il a commencé sa carrière dans un contexte de bouleversements liés à la Seconde Guerre mondiale. D'origine polonaise et formé en ingénierie, il aurait étudié à l’École polytechnique de Lwow et à d’autres institutions techniques. Il a d'abord servi dans l'armée polonaise avant de se réfugier en France après s'être échappé de captivité. Son parcours tumultueux lui a permis, d'une part, de développer des qualités de résilience et d'ingéniosité, et d'autre part de s'inscrire dans une trajectoire pour le moins atypique : celle du faussaire de génie.

Son parcours de faussaire

C'est dans son pavillon à Montgeron au début des années 1940 que Bojarski débute dans la falsification de billets avec du matériel artisanal et des techniques personnelles de reconstruction, par exemple du papier (en utilisant des matériaux courants comme du papier à cigarette), une technique pour reproduire les filigranes, une très fine gravure des plaques pour les billets.

Il débute par le 1000 francs Minerve et Hercule "bleu", puis il monte en gamme avec le 5000 francs Terre et Mer. Sa réalisation la plus célèbre est le 100 nouveaux francs Bonaparte, qui est le summum de son art, presque indétectable même par des experts.

Il sera arrêté en 1964 après presque 16 ans de service. Il aura fallu une très longue enquête pour le démasquer, tellement son génie et sa simplicité étaient prédominants chez lui. Il sera condamné à une très lourde peine de prison, car n'oublions pas que le faux monnayage est l'un des sujets les plus sensibles au niveau de la justice.

Reconnaitre un Bojarski

Papier et texture

Bojarski fabriquait lui-même sa pâte à papier en utilisant du papier à cigarettes et du papier calque. Le résultat est un support qui diffère en texture et en composition du papier officiel typiquement utilisé par la Banque de France. Ainsi, si vous observez un billet dont la consistance ou le grain semble inhabituel ou moins raffiné que les vrais billets, cela peut constituer un indice fort d’une contrefaçon de Bojarski.

Filigrane et motifs imprimés

Le faussaire utilisait une technique de filigrane particulière. Il appliquait manuellement des motifs en utilisant du tissu et une grille chauffante, ce qui donnait souvent un rendu imparfait ou avec des irrégularités subtiles par rapport aux modèles authentiques. Une inspection minutieuse du filigrane, notamment avec une source de lumière placée derrière le billet, peut révéler ces différences.

Qualité de l’impression et alignement des clichés

Pour réaliser ses billets, Bojarski fabriquait et utilisait ses propres plaques de clichés. Ces plaques, gravées à la main à l’aide d’un dispositif de loupe et d’aiguille sur plexiglas, n’offraient pas toujours la régularité parfaite d’un procédé industriel. Le billet pourra présenter de légères variations dans la finesse des traits, des décalages dans l’alignement des couleurs ou des superpositions moins précises – des imperfections révélatrices du procédé artisanal.

Couleurs et encre

Préparant lui-même ses encres, Bojarski ne reproduisait pas exactement les teintes officieuses des billets authentiques. Par exemple, les fameux billets "bleus" ou "Terre et Mer" peuvent présenter des variations de couleur, parfois perçues comme moins homogènes ou plus « froides » par rapport aux standards de la monnaie officielle.

6 points de détails précis (pour le 100 francs Bonaparte)

  • Il manque une branche à la première étoile orange située en haut à gauche, c'est le plus gros défaut de ces billets.
  • Le filigrane est plus large et il semble légèrement flou.
  • Les fleurs et fruits dans le cadre haut possèdent des hachures plus larges.
  • La mèche de Napoléon est plus large et plus touffue.
  • La feuille verte au-dessus du 1 de la valeur 100 NF en haut à droite est mal fermée.
  • La valeur 100 NF en haut à droite est décalée vers le haut de 4/10e de millimètre.

Conclusion

Bojarski a réussi des faux presque parfaits avec presque rien, au point de tromper la Banque de France elle-même. Ces billets sont aujourd'hui rarissimes et les prix atteignent des records de plusieurs milliers d'euros ! Donc ouvrez l’œil, votre 100 francs Bonaparte est peut-être plus rare qu'il ne paraît !

Découvrez nos billets classiques des 3 types copiés par Bojarski :

Article écrit le 12/05/2025 par Thomas Pelissero

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