Contexte familial autour de Jean Warin
Jean Warin est né à Liège le 6 février 1607, quatrième enfant d'une famille de six. Son père, Jean Warin (oui, ce n'est pas pratique), est graveur du prince-évêque de Liège Ferdinand de Bavière. Notez qu'à cette époque, les évêques de Liège étaient des princes-électeurs du Saint-Empire, ce qui en faisait un poste très prestigieux. Notez également qu'il est né dans un milieu protestant.
Les accusations de faux-monnayage
En 1626, il part s’installer à Paris, mais en 1628, sa famille, notamment son père et son frère Claude, est accusée de faux-monnayage dans plusieurs seigneuries des Ardennes : d'abord Cugnon, puis Château-Regnault et la Tour à Glaire. Sa famille s’enfuit en Angleterre. Quant à lui, il est également accusé, mais ne sera pas condamné faute de preuve.
Le moulin des étuves
En 1629, il se marie avec la veuve du conducteur du moulin des étuves à Paris et, en 1636, il réussit à convaincre le roi de lui confier un quart de la monnaie du moulin. En 1648, il a fini de racheter toutes les parts du moulin et devient le seul maître du lieu.
Richelieu, un puissant protecteur
Richelieu remarque très tôt le talent de Warin et, en 1630, il grave sa première médaille pour le cardinal de Richelieu. Il sera probablement introduit à la cour par lui et sera protégé et privilégié par celui-ci, lui donnant accès au plus haut niveau de la création de monnaie au niveau de l'État.
La consécration !
La consécration arrive en 1640 quand il grave le célèbre portrait du Louis d'or, nouvelle monnaie créée par la réforme de Claude de Bullion. Dans cette monnaie, tout est novateur : la tranche inscrite, la frappe au balancier (spécialité du moulin des étuves). Cette méthode est d’ailleurs fortement conseillée par Warin, qui y voit un bon moyen d'action contre le faux-monnayage. Ce buste est également utilisé sur les écus et ses divisions en argent et même sur certains cuivres.
La fin de sa carrière
En 1646, il est nommé tailleur général des médailles et monnaies ; en 1647, contrôleur général des monnaies ; puis, en 1648, contrôleur général des poinçons. En 1660, il devient conseiller et secrétaire du roi, intendant et ordonnateur des bâtiments royaux. En 1664, il entre comme membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture et enfin, en 1672, il est fait seul maître de la monnaie.
Héritage de Warin, résumé
On gardera de Warin ce portrait célèbre de Louis XIII qui ornera toutes les monnaies du roi frappées au balancier. La méthode de frappe évolue de façon définitive avec la généralisation du balancier. La méthode des tranches marquées (inventée par Newton) est également généralisée sous Warin. L'évolution du style qui marquera le Grand Siècle est intégralement due à ce graveur de génie. C'est un nom qui restera à jamais célèbre dans l'histoire de la monnaie française.
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Article écrit par Thomas Pelissero le 28/04/2025