Déjà une charnière c'est quoi ?
La charnière pour timbre, ce petit morceau de papier gommé utilisé par les philatélistes pour fixer les timbres dans les albums, n’a pas d’inventeur clairement identifié dans les sources historiques. Les premières charnières étaient simplement des bouts de papier pliés et humidifiés, utilisées dès les débuts de la philatélie au XIXᵉ siècle.
Alors quel est le problème ?
Le souci est simple, un timbre, pour être en pleine possession de sa valeur, doit être intact, autant devant que derrière. Coller une charnière endommage la gomme de façon permanente. Et l’arrachage de la charnière peut complètement arracher du papier au timbre, provoquant un aminci de papier, ce qui détruit la valeur du timbre. On constate des pertes de cote jusqu’à 70 % du fait de ce type de rangement, particulièrement sur des timbres antérieurs à 1920. Notez que la présence d'une charnière complète ou d'une trace de charnière retirée est exactement le même soucis.
Si cela endommage le timbre alors pourquoi l'utiliser ?
Il faut remonter au XIXᵉ siècle, où les pochettes type Hawid n’existent pas. Le meilleur moyen pour classifier les timbres dans les classeurs est donc la charnière. De plus, elle ne coûte presque rien et permet une personnalisation ainsi qu’une mise en valeur visuelle d'une collection. De plus, les gens à la fin du XIXᵉ siècle n’accordaient pas vraiment de valeur aux timbres neufs, mais cela changera avec Yvert. En 1990, Yvert et Tellier séparera les cotes des timbres neufs avec ou sans charnière, même si depuis 1960 le système à pochette, plus pratique, s’est démocratisé que ce soit en pochettes individuelles ou en bande à découper plus économiques.
Pourquoi en utiliser encore aujourd'hui.
Aujourd’hui, il paraît évident qu’il ne faut plus utiliser de charnières sur les timbres. Pourtant, dans des boutiques comme la nôtre, vous en trouverez encore à la vente (voir charnière FASTO). C’est simple : si ces charnières endommagent la gomme des timbres neufs, elles n’ont aucun impact sur les timbres oblitérés, dont la gomme a bien entendu disparu au décollage. C’est donc un moyen à très bas coût pour classer ses timbres oblitérés, d’où leur fréquent usage encore aujourd’hui.
Article écrit par Thomas Pelissero le 14/07/2025