Introduction
On retrouve souvent sur les monnaies romaines une série de 4 instruments (ou moins) : simpulum, aspergillum, capis et lituus. On retrouve parfois également des vases type cratère. Mais à quoi servaient-ils concrètement ? Des deniers de César à ceux de Vespasien ou même à certains sesterces comme chez Marc Aurèle, c'est finalement un revers banal mais méconnu.
Le Simpulum
Le simpulum romain est un petit ustensile rituel, essentiellement une louche à long manche, utilisé dans la Rome antique pour réaliser des libations. Concrètement, il permettait de puiser une petite quantité de liquide, le plus souvent du vin contenu dans un récipient plus grand (le cratère), afin de l'offrir aux dieux pendant les sacrifices. En raison de sa taille réduite (on lui attribue notamment une capacité d'environ 0,04 litre).
Par ailleurs, le simpulum se distingue par sa forme typique : une petite coupe munie d’une unique anse allongée verticalement, facilitant sa manipulation lors des cérémonies. Selon le luxe ou la modestie de l’autel, il était fabriqué dans différents matériaux : argent, bronze, bois ou terre cuite.
L'aspergillum
L'aspergillum romain désigne un instrument liturgique dont le nom dérive du verbe latin aspergere, signifiant « asperger, éclabousser ». Utilisé dès l’époque antique puis repris dans la tradition chrétienne, cet ustensile faisait partie intégrante des rituels de purification et de bénédiction. Sa fonction première était de disperser de fines gouttes d’eau, qu’elle soit dite bénite ou rituelle, sur autels, objets sacrés ou fidèles, symbolisant ainsi le passage du profane au sacré.
Conçu avec soin, l’aspergillum se présente généralement sous la forme d’un long manche se terminant par une tête élaborée. Cette dernière peut prendre l’apparence d’un pinceau finement travaillé ou d’une sorte de boule perforée, selon les époques et les contextes. Le choix des matériaux : souvent le métal précieux comme l’argent ou le bronze, mais également le bois dans certains cas.
Le Capis
Le capis romain de rituel est un objet cérémoniel moins connu, mais qui, tout comme ses pairs l’aspergillum ou le simpulum, jouait un rôle central dans l’expression du sacré au sein de la Rome antique. Ce petit récipient à la forme variable, portant en lui une symbolique forte, servait lors de cérémonies rituelles à canaliser et à transmettre l’essence divine, participant ainsi à la mise en scène d’un passage entre le profane et le divin.
Au cours du rituel, le capis était employé de manière méticuleuse. Le prêtre l’utilisait pour prélever de petites quantités d’essences sacrées ou d’huile bénite, destinées à être déposées sur l’autel ou à être répandues sur les fidèles dans un geste de bénédiction et de régénération spirituelle.
Le Lituus
Le lituus romain, issu de la tradition étrusque, est un instrument rituélique emblématique, intimement lié aux pratiques divinatoires de l’Antiquité. Conçu comme un bâton incurvé se terminant par une crosse élégante, il symbolisait la capacité des augures de délimiter l’espace sacré (le templum) et d’interpréter les présages offerts par les signes du ciel.
Employé principalement par les spécialistes de l’art divinatoire, le lituus servait lors des cérémonies destinées à décrypter le vol des oiseaux et autres signes naturels. Grâce à sa forme particulière, il facilitait le marquage des zones sacrées lors de fondations ou de cérémonies officielles.
Les autres instruments
Sur certaines monnaies, on retrouve parfois des haches utilisées pour les sacrifices, des chapeaux de rituel, des petits autels, mais cet usage reste mineur.
Article écrit par Thomas Pelissero le 23/06/2025