Un trou dans les monnaies, histoire d'économie ?

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Les premières monnaies percées en Chine

Les plus anciennes monnaies à trou que nous connaissons sont des monnaies faites en Chine depuis l'époque des Han (environ -50 avant J.-C.), et cette pratique sera constante jusqu'au début du 20e siècle. Dans le cas des Chinois, ces monnaies sont percées non pas pour des motifs économiques, mais pour des raisons pratiques. En effet, en les enfilant sur un bâtonnet, vous avez facilement une vision globale de votre pécule, ce qui n'est pas le cas en regardant dans une bourse. (voir nos monnaies chinoises)

La pratique du trou en Europe et dans les colonies

Il est très complexe de trouver l'origine du trou dans les monnaies les plus modernes. À la fin du 19e siècle et au début du 20e, les pays se mettent à perforer les monnaies, souvent de petites valeurs faciales. Les plus anciennes monnaies perforées que j'ai retrouvées sont celles de la série de 1887 au Congo belge. Suivies par de nombreuses colonies anglaises, puis par la Belgique, et au final, quasiment toute l'Europe s'y mettra.

Les raisons de ce trou ?

Mais alors, pourquoi un trou ? Si on peut facilement penser qu'un trou de 10 % de la surface totale serait une énorme source d'économie pour le pays, ce n'est pas forcément vrai. Perforer la monnaie et refondre les chutes coûte de l'argent et fait baisser la rentabilité.

Si les Belges ont inventé ce système, c'était à la base uniquement pour signifier à la population que la monnaie ne contient pas d'argent. Le blanc du cupronickel est clairement simple à confondre avec le précieux métal blanc, et donc pour éviter que la population ne se sente lésée, on leur signale par un trou.

Le système prend énormément d'importance au début de la Première Guerre mondiale.

Et en France ?

En effet, la Première Guerre mondiale provoque une peur, et les gens ont stocké toute la monnaie en argent et en or en circulation (nous y reviendrons dans un autre article). La France, dans l'impasse d'une pénurie de monnaie, crée le type aujourd'hui connu sous le nom de Lindauer (du nom de son graveur), avec trois valeurs : 5, 10 et 25 centimes. La 10 centimes ne sera réellement éditée qu'en 1917, même si de rares exemplaires de 1914 existent, les autres dès 1914. Le trou avait pour but de stopper la thésaurisation massive de la monnaie. (voir nos 10 centimes lindauer)

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