Pièces de 5 centimes de Lindauer

Une petite monnaie percée, la 5 centimes Lindauer

En 1914, la France décide de changer ses monnaies de 5, 10 et 25 centimes et organise un concours de gravure pour choisir le graveur chargé du projet. Parmi les 23 projets proposés, c'est Émile Lindauer qui est choisi. Cependant, selon ses propres déclarations du 19 février 1914 dans le Petit Parisien, "j'ai voulu faire une vraie monnaie et j'aurais fait beaucoup mieux s'il n'y avait pas eu ce satané trou".

La 5 centimes est la plus petite avec son diamètre de 19 mm qui sera réduit en 1920 à 17 mm. Elle remplace la 5 centimes en bronze type Dupuis. Elle est créée en 1914, mais à cause de la guerre, l’émission débute réellement en 1917 avec le fameux trou pour signaler à la population l'absence d'argent (métal précieux) dans la monnaie, le contexte étant favorable à une thésaurisation massive des monnaies de 50 centimes à 2 francs Semeuse ainsi que des 5 francs Hercule précédents. Elle est démonétisée le 1er janvier 1941 par l’arrêté du 24 novembre 1940. Elle ne sera pas remplacée, ce sera la dernière 5 centimes d'ancien franc. Les prochaines 5 centimes seront les épi, mais ce seront des nouveaux francs.

Description de la 5 centimes trouée Lindauer

Le style de cette monnaie est simple. Le graveur, ayant été dérangé par le trou, n'a pas pu intégrer proprement de portrait ou de Marianne. Pour utiliser le trou à son avantage, il met la mention RF de chaque côté du perçage de 4,5 mm, les lettres RF étant courbées pour harmoniser le tout. Autour de ces lettres, la traditionnelle couronne civique de chêne et posé sur le trou, le bonnet phrygien, symbole grec de la liberté. Le revers utilise aussi le trou avec un 5 et un C de taille égale et courbés, la devise de la France en haut en arc de cercle sur deux lignes et la date en bas. Les deux différents sont dans un ornement de branche d'olivier remontant au-dessus du trou.

Quelques détails numismatiques sur la 5 centimes Lindauer

Dans les livres de référence, la 5 centimes Lindauer porte les numéros suivants :

• Dans le Gadoury, les numéros 169, 170 et 171.
• Dans le Franc, ceux de F.120 à F.140A
• Dans le World Coins, les KM865, 865a, 875 et 875a

Il existe différents tirages regroupés ainsi : de 1917 à 1920 de module de 19 mm, réduit en cours d'année 1920 à 17 mm, toujours en cupronickel jusqu’à 1938. Et les tirages de 1938 et 1939 avec des points autour de la date en maillechort.

Les monnaies par la Monnaie de Paris, reconnaissables au différent corne , l'atelier de Poissy avec le différent éclair , ont sous-traité une partie de la production de 1922 à 1924. En 1930, le différent de droite du graveur général Patey, représenté par une torche , est remplacé par celui de Léon Bazor qui représente une aile . On estime le tirage total sur les trois versions à 840 millions de monnaies sans inclure les nombreuses frappes pré-série, essais, uniface, sur métaux mous... On trouve également un coffre regroupant tous les essais du concours de 1914, une pièce de choix pour les numismates.

Les 5 centimes Lindauer ont-elles des variantes rares ?

Les 5 centimes sont souvent en mauvais état pour les frappes en cupronickel, particulièrement celles des années 1920, les états au-delà de Sup sont recherchés. Il existe des dates plus rares (pas comme la 10 centimes) comme la 1930 avec un tirage moindre de 6 millions, la 1920 mais de petit module, modifiée en août mais les frappes régulières ont débuté fin d'année avec seulement 396 789 monnaies. La vedette de cette série est la légendaire 1938 maillechort avec une étoile entre les pattes de RF sous le trou. Voici un exemple de cote par état pour voir la rareté des hautes qualités :